Décryptage
Assurance vie, épargne retraite et prévoyance : soignez vos clauses bénéficiaires !
Que ce soit en matière d’épargne, de retraite ou de prévoyance, la clause bénéficiaire de votre contrat d’assurance vous permet de désigner la ou les personne(s) qui percevront les capitaux lorsque surviendra votre décès. Pour transmettre vos capitaux dans les meilleures conditions, apportez à la rédaction de la clause bénéficiaire une attention particulière, celle-ci ayant des impacts tant civils que fiscaux.

Aspects civils de la clause bénéficiaire
Sur le plan civil, en cas de décès de l’assuré, les capitaux décès sont transmis hors succession. Ils n’intègrent pas l’actif successoral (sauf primes manifestement exagérées).
Toutefois, en présence d’époux mariés sous le régime de la communauté et de contrats alimentés avec des fonds communs, les impacts civils peuvent varier. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’article suivant « En un clin d’œil ».
En outre, l’attention portée à la rédaction de votre clause bénéficiaire est primordiale. En effet, si celle-ci est mal rédigée ou si vous n’avez pas désigné de bénéficiaire, les capitaux décès seront intégrés à votre actif successoral et versés à vos héritiers en étant soumis aux droits de succession.
Autre point de vigilance : si votre bénéficiaire décède avant vous et qu’il n’y a pas d’autres bénéficiaires désignés (bénéficiaires subséquents), alors les capitaux décès intègreront également votre actif successoral. Ils seront versés à vos héritiers légaux et soumis aux droits de succession. Pour éviter ce désagrément, pensez bien à prévoir la représentation en cas de décès (par exemple « mes enfants, vivants ou représentés ») ou à intégrer une désignation subsidiaire et à terminer systématiquement votre clause bénéficiaire par la formule « à défaut mes héritiers ».
De même, pensez à prévoir la faculté de renonciation dans la clause bénéficiaire. En effet, le bénéficiaire a le choix d'accepter ou de renoncer au capital décès. Dans ce cas, la renonciation porte sur la totalité du contrat d’assurance et ne peut être partielle. Le bénéficiaire peut très bien accepter la succession et renoncer au bénéfice du contrat d’assurance (et inversement). Notamment en présence d’un conjoint survivant, ce dernier peut renoncer à percevoir le capital pour le laisser à ses enfants (bénéficiaires de second rang) afin de leur permettre de payer les droits de succession.
Aspects fiscaux de la clause bénéficiaire
Sur le plan fiscal, lors du décès du souscripteur, le capital est versé aux bénéficiaires désignés dans le contrat, selon la répartition choisie par ce dernier. De cette manière, le capital n’entre pas dans l’actif successoral destiné à vos héritiers (sous réserve que la clause soit bien rédigée ou que les primes versées dans le cadre d’un contrat d’assurance vie ne soient pas manifestement exagérées). Vous pouvez donc transmettre un capital dans un cadre fiscal privilégié.
Les capitaux décès seront exonérés de droits et de taxation lorsque le bénéficiaire est le conjoint de l’assuré ou son partenaire de Pacs ou ses frères et sœurs, sous certaines conditions.
Pour les autres bénéficiaires désignés, dans le cadre d’un contrat d’assurance vie, dès lors que les primes ont été versées avant les 70 ans de l’assuré, les capitaux décès seront soumis à un prélèvement forfaitaire de 20 % jusqu’à 700 000 €, après application d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire. Au-delà, ils seront soumis à un prélèvement de 31,25 %. Pour un contrat de prévoyance décès, la règle est identique si ce n’est que seule la prime annuelle (c’est-à-dire la prime versée lors de la dernière année) ou la prime unique est soumise au prélèvement forfaitaire de 20 %.
Qu’il s’agisse d’un contrat d’assurance vie ou d’un contrat de prévoyance décès, dès lors que les primes ont été versées après les 70 ans de l’assuré, les capitaux décès seront soumis aux droits de succession, après application d’un abattement de 30 500 € commun à tous les bénéficiaires.
Pour ce qui est du plan d’épargne retraite (PER), si l’assuré décède pendant la phase d’épargne, les sommes acquises seront transmises, sous forme de capital ou de rente, aux héritiers ou aux bénéficiaires désignés. Les sommes sont versées à un ou plusieurs bénéficiaires désignés au contrat et relèvent de la fiscalité avantageuse de l’assurance vie. La seule différence étant que pour les primes versées après 70 ans, c’est le capital (ou la valeur capitalisée de la rente versée au bénéficiaire) et non le cumul des primes qui est fiscalisé.
Attention :
Les abattements applicables sont globaux, quel que soit le type et le nombre de contrats (assurance vie/prévoyance/retraite). Pour déterminer la fiscalité applicable, vous devrez tenir compte à la fois des contrats d’assurance vie, de prévoyance et de retraite en sachant qu’en matière de prévoyance, de manière générale, le montant des primes n’est pas très important tandis qu’en matière d’assurance vie et de retraite le montant des capitaux décès peuvent être beaucoup plus conséquents.
La clause bénéficiaire est la pierre angulaire du contrat d’assurance vie, de prévoyance et retraite lors de la succession. N’hésitez pas à contacter votre Conseiller en Gestion de Patrimoine. Il pourra vous aider dans la rédaction des clauses bénéficiaires de vos contrats dans le cadre d’une stratégie transmissive de votre patrimoine.